Légendes...
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La légende d’Orïan - (5)
La mort dans l’âme, Orïan escorta donc le convoi jusqu’en Goras.
Si de nombreux seigneurs voient d’un mauvais œil le fait qu’une princesse soit ainsi donnée à un nomade, ils préfèrent se tenir à l’écart de son escorte dont on vante déjà les mérites dans tout le royaume. Les quelques mois qui suivent sont pour Orïan d’un ennui mortel. Seule la vue de la princesse lui rappelle pourquoi il s’est engagé dans cette laborieuse aventure.
Bien vite néanmoins, la jeune fille s’aperçoit de l’intérêt que lui porte son garde et ne peut que s’émerveiller devant ce personnage alliant force, esprit et charisme. Entre eux se tissent peu à peu des liens puissants et lorsqu’ils arrivent aux portes du désert, les âmes des deux jeunes gens sont irrémédiablement liés. Fidèles à leurs missions néanmoins, Orïan et la princesse se présentent devant le marchand nomade et ce dernier, au nom d’une étrange coutume invite le jeune homme à demeurer à ses côtés durant une semaine.
En fait, nulle coutume de Goras n’incitait alors un homme à en retenir un autre durant une semaine, mais, Raluska, le nomade était un sage et lorsque les rumeurs sur Orïan lui étaient parvenues, il s’était vite rendu compte de la valeur du jeune homme. Un jour lui suffit à comprendre les liens que tissaient les jeunes gens entre eux et le nomade se décida à tester les capacités d’Orïan.
Feignant l’indignation, il ordonna, pour laver l’affront, que le jeune homme aille lui quérir la pierre du sage.
Au fin fond du désert résidait un sage, un vieil homme que de nombreuses personnes venaient consulter pour obtenir des réponses aux questions les plus diverses. Invariablement, le vieil homme se tournait alors vers une pierre et méditait jusqu’à trouver la réponse. Le peuple nomade en avait déduit que cette pierre était la source de la sagesse du vieil homme.
Seul, Orïan se rendit donc jusqu’à la grotte où se tenait le sage et lui demanda la pierre dont il se servait pour méditer. Alors le vieil homme lui désigna une paroi de sa caverne, lisse et polie qui renvoyait le reflet comme l’eau du ruisseau et dit à Orïan que si ce dernier trouvait un moyen de l’emmener, elle serait à lui.
Nul homme n’aurait pu détacher la paroi sans la briser mais Orïan disposait d’un don de la lune, son épée de glace, plus tranchante que la plus aiguisée des armes.
Lentement, centimètres par centimètres, il tailla la pierre jusqu’à ce que la surface réfléchissante ne soit plus reliée à la paroi par aucun point. Mais même ainsi, le bloc de pierre demeurait terriblement lourd et dix hommes eurent été nécessaires pour le porter. Orïan désespérait, durant des mois, il avait taillé la pierre et maintenant qu’elle était détachée, il était incapable de la porter à Raluska. Pourtant au plus profond de la nuit, le jeune homme entendit le doux chant de sa mère et, une à une, les étoiles tombèrent du ciel. Chacune d’entre elle donna naissance à une créature étrange.
Malgré une taille d’une vingtaine de centimètres elles se saisirent de la pierre et chaque nuit, elles aidèrent Orïan à la porter jusqu’à ce qu’enfin, il retrouve le vieux nomade. Alors Raluska, reconnaissant la valeur d’un grand homme, proposa à Orïan de lui faire don de la princesse en échange de sa loyauté. Ainsi fut-il et le mois suivant, Orïan épousa la princesse.
La pierre du sage
Cette pierre, lisse, est généralement rencontrée sous la forme d’une pierre dressée, de la taille d’un homme. Elle est si plate et polie que l’on peut apercevoir son reflet dedans. On affirme que cette pierre connaît la réponse de nombreuses questions et que quiconque se place face à elle sera doté d’une sagesse nouvelle.
Les marcheurs du sable
Ces petites créatures d’un vingtaine de centimètres de haut disposent de quatre pattes et de deux bras. On les rencontre uniquement des régions arides ou couvertes de sables. Elles se nourrissent de proie de tailles diverses qu’elles chassent le plus souvent en communauté d’une dizaine d’individus. On rencontre le plus souvent ces créatures au cours de nuits sans étoiles.
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La légende d’Orïan - (6)
Fort d’un émissaire comme Orïan, Raluska étendit son influence jusqu’au confins du désert.
En effet, le jeune homme s’était vite habitué au code de l’honneur des nomades et s’y pliait sans la moindre difficulté. Les nombreux chefs le respectaient comme l’un des leurs et beaucoup enviait à Raluska la chance d’avoir un tel allié.
Durant des années, Orïan et le nomade travaillèrent de concert à asseoir l’empire marchand du vieux Raluska. Au fil du temps, les deux hommes tissèrent une solide amitié et Orïan coulait des jours heureux au cœur du désert. Vînt pourtant un jour où un émissaire fut envoyé du Royaume d’origine d’Orïan. L’homme affirmait que le roi, décédé depuis des années avait laissé la place à sa fille aînée.
Or, la jeune femme s’était laissé fourvoyer par un fourbe, un tyran qui l’avait épousé avant de la faire assassiner. Depuis, le souverain n’avait cessé de provoquer les royaumes avoisinants dans des guerres incessantes. Peu à peu, ses armées avaient colonisé plusieurs d’entre eux, et beaucoup de rois craignaient son influence.
Orïan fut grandement affecté par cette nouvelle et ses pensées voguèrent vers sa mère restée là-bas. Raluska voyant la peine de son ami le libéra de ses obligations et lui confia une vingtaine d’hommes, tous dévoués corps et âmes à Orïan. A trente-cinq ans, il reprit donc le chemin du royaume qui l’avait vu grandir.
La nouvelle de l’expédition se répandit telle une traînée de poudre et aux portes de l’empire du Tyran, une armée innombrable attendait Orïan. Une nuit, ses éclaireurs lui rapportèrent que la plaine était couverte de feux de camp et que nul homme ne saurait passer au travers des mailles de ce filet. Brave et courageux, le jeune guerrier refusait cependant d’envoyer ses hommes à la mort et lorsqu’il se coucha cette nuit là, son esprit était empli de tristesse car il n’entrevoyait aucune solution pour faire face à cette armée.
Toutefois, c’est au chant des Djaïbs qu’Orïan se réveilla, ces fiers nomades, annonçant leur détermination en chantant avec force. Devant le jeune homme se dressaient les armées du tyran innombrables et sans pitié alors qu’à ses côtés, des milliers de nomades, venus des confins du désert pour l’aider à reconquérir son royaume étaient venus lui prêter main forte comme à un ami, comme à un frère. Lorsque le soleil fit enfin sa première apparition, les Djaïbs se turent et nul homme ne prononça plus le moindre mot. Les deux armées se firent face dans un silence de mort, la rage au ventre. Lorsque Orïan baissa son bras, les nomades tels un seul homme se mirent en marche. Simple serviteur pourvu d’une dague, marchand fidèle, ou Djaïbs entraîné, tous, à dos de chameaux, de chevaux ou même à pieds, se lancèrent corps et âme dans le combat et toute la journée, la plaine ne fut que cris, hurlements et bruits de métaux s’entrechoquant. Ce n’est que lorsque le soleil eut parcouru toute la voûte céleste que les armées du tyran prirent la fuite.
A partir de ce jour et jusqu’à son arrivée au palais, nulle armée n’osa plus faire face à Orïan, de peur de provoquer la colère des nomades. Toutefois, lorsqu’ils parvinrent enfin aux alentours du château, un nuage noir et lourd s’étendait tout autour des fortification et il fut dit que nul homme ne pouvait le traverser sans mourir sur le champ. Une nouvelle fois, Orïan ne savait que faire… Même la lune ne parvenait pas à dissiper ce nuage de mort des alentours du palais.
Mais à l’aube du quatrième jour de siège, le nuage disparu peu à peu et du château, on entendit des cris de joie. Le tyran était mort et l’un de ses conseillers demanda alors à être reçu par Orïan.
‘Nul homme ne peut impunément violer le droit des autres à exister. Toi, l’homme du désert, tu es un homme bon. Epoux de la deuxième fille de notre regretté roi, tu es appelé à prendre sa succession et je suis fier d’être le premier à te prêter serment d’allégeance.’
Nul ne sut jamais comment était mort le tyran. La légende raconte juste qu’on le trouva au lever du soleil, aussi figé qu’une pierre. Sans plus de cérémonie, Orïan fut ainsi déclaré souverain des Royaumes Côtiers et de son règne naquit une période de prospérité qu’Olgrion, son fils unique sut préserver durant de longues années.
Le chant des Djaïbs
Dans le Rêve, le chant des Djaïbs est porteur de bonne nouvelle car il annonce la venue prochaine d’alliés puissants.
Le nuage de mort
Ce nuage noir apparaît parfois autour du repère d’un mal puissant. On dit que quiconque pénètre dans ce nuage a peu de chance d’en sortir vivant. Les témoignages recueillis auprès des rares survivants laissent entendre que le nuage cache des milliers de créatures, que l’eau qui le compose est si acide qu’elle brûle la peau et que l’esprit du Rêveur perd de sa lucidité lorsqu’il hume l’air vicié du nuage.
Les Djaïbs
Fiers mercenaires dans le Réel, les Djaïbs éveillés au Rêve se sont regroupés autour d’une allégeance qui loue ses services au plus offrant. Doté d’un fort sens de l’honneur, il arrive toutefois que ces mercenaires se portent au secours d’une cause juste pour peu que le défenseur de cette cause soit digne de leur respect.
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