Les royaumes du réel - Désert de Goras

 

« …A perte de vue, du sable et quelques pierres. Peut-on trouver endroit plus inhospitalier ? A part les nomades, rares sont ceux qui peuvent traverser l’étendue de sable. Pas étonnants que les mercenaires les plus craints soient originaires de ces lieux. »

Situé non loin de l’équateur, le climat du désert de Goras est particulièrement rude. Les nomades doivent parfois parcourir des centaines de lieues pour passer d’un point d’eau à un autre. Cela n’a rien d’étonnant lorsque l’on sait qu’au cœur de l’hiver, la température peut atteindre les 35 degrés et qu’il peut s’écouler six mois entiers sans que la moindre pluie ne vienne humidifier le sable du désert. Dans ces conditions, toutes les formes d’agriculture s’avèrent vouées à l’échec et les nomades se sont donc concentrés sur d’autres richesses. Si quelques gisements miniers sont exploités dans les parties rocheuses du désert, plus des trois quarts des nomades vivent du commerce. En effet, étant les seuls à être en mesure de traverser le désert, ils forment de grandes caravanes qui alimentent les villes des royaumes avoisinants en produits rares.

Dans l’ensemble, le désert de Goras est peu peuplé, mais nul ne connaît exactement le nombre d’hommes qui errent sur les dunes du désert. Hors, les nomades sont des hommes résistants, tenaces et de nombreux rois préfèrent éviter le conflit avec ces hommes mystérieux. Les mêmes monarques n’hésitent d’ailleurs pas à faire appel aux mercenaires nomades, les fameux Djaïbs, redoutés sur l’ensemble des terres connues. Ces derniers vendent leurs services au plus offrant et s’avèrent des alliés onéreux, certes, mais oh combien efficace. On affirme qu’un Djaïb seul peut, sans mal, venir à bout de deux soldats. La tradition veut que les Djaïbs annoncent leur arrivée sur le champ de bataille par un chant sacré. Aussi, lorsqu’un soldat ennemi entend ce chant, il sait que le sang coulera abondamment, car un Djaib ne meurt jamais seul, il en va de son honneur.

L’une des coutumes le plus étrange des nomades de Goras est de s’entourer de nombreuses femmes, venues des quatre coins des terres connues. Lorsqu’un monarque désire s’attirer les faveurs d’un marchand de Goras, il peut lui faire don d’une femme. De même, lorsqu’un nomade veut contracter une alliance avec un Roi, il enverra l’une de ces femmes afin qu’elle le séduise. Un tel geste n’est pas à négliger car un nomade n’envoie un tel présent qu’à un monarque qu’il respecte profondément. Aussi, n’est-il pas rare d’apercevoir un attelage provenant de Goras qui transporte de jeunes femmes vers des Royaumes lointains. Malheur à celui qui s’attaquerait à pareil convoi… La colère des hommes du désert n’a d’égal que leur honneur…